L’isolement, la pire des condamnations?


Les données scientifiques dans divers domaines relatent l’importance de la socialisation pour les êtres humains et  les animaux. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’un groupe ou d’un individu présentant des différences, une des solutions privilégiées est son exclusion. Le fait d’être exclu conduit souvent  à l’isolement. Est-ce la meilleure solution? Non, je ne crois pas, ni pour un individu ni pour une communauté, les conséquences étant non seulement très graves mais contraires à l’idéal du vivre-ensemble.

En premier lieu, au niveau individuel, l’isolement provoque de nombreuses réactions physique et psychologique. Entre-autres l’isolement agirait sur le  cerveau. Selon Carl Frinter (2005), qui a étudié les effets de l’isolement sur les prisonniers, les conséquences  sont graves. En effet, cette absence d’interactions humaines conduirait à un manque de stimulus dans les zones cérébrales qui affecterait la cognition. Notamment, lorsque l’on isole un prisonnier, les recherches en neurobiologie indiquent la présence de problèmes dont l’intensité varie d’un individu à l’autre: dépression, anxiété, désespoir, rage, claustrophobie, problème de gestion de l’impulsion, problèmes cognitifs, manque de concentration, affaiblissement du système immunitaire, aménorrhée chez les femmes, comportements agressifs et même des hallucinations. Dans le pire des cas l’isolement mènerait au suicide. Donc, devant ces faits observés par rapport à l’isolement d’un individu, on peut convenir que isoler une personne  est loin d’être une solution idéale. On pourrait même aller plus loin, devant ces évidences scientifiques, tout indique que l’isolement devrait être une solution de dernier rechange.

En second lieu, au niveau collectif, l’isolement forcé d’un groupe n’est guère propice à son intégration dans la société.  Cela semble plutôt être le contraire puisque faute de dialogue ou de contacts avec autrui, une collectivité ne peut confronter sa manière de penser ou de faire avec d’autres.  Dans le pire des cas, l’absence d’interactions  peut conduire à des dérapages collectifs comme c’est le cas lors d’ activités terroristes. D’ailleurs,  la radicalisation d’un groupe s’accompagne souvent par le choix de s’isoler.  En outre, en politique, avant de mettre fin au dialogue et de couper les communications,  les responsables recourent  à la  médiation puisque la cessation du dialogue est  souvent annonciatrice de la reprise des conflits armés. Bref, selon ce que l’on peut observer, au niveau collectif  l’isolement d’un groupe  n’est pas plus  souhaitable.

Somme toute, lorsque l’on tient compte des graves conséquences de l’isolement aux niveaux individuel et collectif, il me semble évident que c’est une solution de dernier recours. D’ailleurs, le fait d’isoler un individu ou un groupe loin d’inspirer le mieux vivre-ensemble semble plutôt cautionner le contraire. Aussi, lorsqu’un groupe désire s’intégrer à la collectivité, que ce groupe quoique différent est ouvert au dialogue, cela devrait plutôt être considérer comme une bonne chose, non?

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