Le concordat, un complément à la laïcité


De nos jours, les principes de la laïcité ouverte sont remis en question.  Je m’inquiète de l’instrumentalisation de la peur de l’autre ou de la peur de disparaître au profit des partis politiques.

J’ajouterais qu’ en ce qui a trait au système scolaire, je pense que certains catholiques québécois se sentent trahis parce qu’on a déconfessionalisé leurs écoles publiques.   Lors de cette manoeuvre, les droits constitutionnels des catholiques à un système scolaire confessionnel ont été abrogé. Dès lors, le mode de retransmission de la religion catholique a été considérablement modifié. Les symboles catholiques ont été retirés des écoles.  Pour ces raisons, depuis 1998, plusieurs catholiques ont l’impression d’avoir été dans l’obligation d’abandonner leurs traditions au profit des autres croyants qui entrent à l’école avec leurs symboles religieux. Bref, les catholiques, majoritaires, ressentent un sentiment de perte au profit des minorités.

Devant l’impossibilité de confirmer de manière empirique ces constats, on peut déduire devant les réactions et les commentaires qu’il existe un malaise. À la lumière de ce qui se passe depuis quelques semaines,  une réflexion s’impose.

La laïcisation ou l’Introduction d’une charte ne sont pas les seules possibilités qui s’offrent aux politiciens.  Il  existe d’autres stratégies  de gestion de la religion dans la sphère publique.  En effet, une  avenue particulière se présente aux nations dont les citoyens sont majoritairement catholiques soit le concordat. Le concordat se distingue de la laïcité parce qu’il s’adresse de manière exclusive aux rapports entre le Saint-siège et l’État. C’est une convention entre l’Église catholique et l’État. De surcroît, ces rapports ne sont pas que négatifs.

D’une part, une telle entente, tout en tenant compte des changements en cours depuis 1998, permettrait de protéger officiellement l’héritage catholique québécois.  Dans le domaine scolaire, cette entente pourrait notamment  adresser la question du financement étatique des écoles privées religieuses catholiques. On sait que depuis  la déconfessionnalisation du système scolaire québécois. il ya une augmentation de 25% des effectifs dans les écoles catholiques. Près de 80 000 élèves fréquentent ces institutions.  Peut-être que l’on pourrait compenser tous ces parents qui ont céder leur droit de fréquenter une école confessionnelle catholique en 1997, en revoyant à la hausse le financement des ces écoles?

D’autre part, en rendant explicite et officiel le rapport entre l’Église catholique et l’État, cela permettrait de rassurer la majorité catholique tout en permettant aux nouveaux  arrivants de mieux saisir la place de la religion catholique dans la société québécoise.

Une fois  l’ héritage catholique protégé par une convention, il me semble que pour la majorité catholique,  le port de signes ostentatoires par les groupes minoritaires serait moins effrayant.

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